BROSSARD – Josh Anderson avait encerclé la date du 17 avril sur son calendrier depuis plusieurs semaines. D’abord parce que ça signifierait que sa saison de misère serait enfin terminée, mais aussi parce qu’il appréhendait le moment où il devrait faire face à la musique.
L’attaquant des Canadiens n’avait pas nécessairement envie d’être là, devant les journalistes, mais il s’est prêté à l’exercice, visiblement affecté par les difficultés qu’il a rencontrées tout au long de la campagne.
« Je savais que ce serait difficile de me présenter ici aujourd’hui, a-t-il dit en contrôlant ses émotions. Je savais qu’on me poserait des questions. Ce n’est pas facile de parler des problèmes sur la patinoire quand c’est ton travail. Mais il faut le faire et je veux être complètement honnête avec vous.
« J’ai été minable cette année. Il n’y a aucune autre façon de le dire. »
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L’attaquant de puissance a en effet connu la pire saison de sa carrière : il a été limité à neuf buts et 20 points en 78 matchs au chapitre de la production, et il a affiché un différentiel de moins-18.
Le gros no 17 a été invisible plus souvent qu’à son tour alors qu’une partie de son rôle est de s’impliquer physiquement et d’apporter de la vitesse. Pendant que les jeunes pousses de l’équipe affichaient des signes de progression, Anderson, lui, semblait régresser.
Il y a eu ce soubresaut, à la mi-décembre, quand il a amassé cinq buts et une aide en cinq rencontres. Mais ce fut la seule et unique séquence réjouissante de sa saison.
« C’est venu avec beaucoup de frustration, a-t-il poursuivi. Je n’avais jamais vraiment fait face à de longues disettes au cours de ma carrière. Ça fait partie du jeu. Il faut que je travaille là-dessus comme joueur. Quand les choses vont mal, comment puis-je réagir différemment? Comment puis-je aider l’équipe autrement?
« Je dois redevenir le joueur que je sais que je peux être. Je ne l’ai pas été cette année. »
Maintenant, comment y parviendra-t-il? La réponse est moins claire. Anderson n’a pas encore été en mesure d’identifier précisément ce qui a cloché, cette saison. Il a toutefois beaucoup mis l’accent sur l’aspect mental de la chose, sans assurer qu’il ferait appel à un préparateur mental. Ça fera partie de sa réflexion estivale.
« J’ai juste eu l’impression que c’était comme un effet boule de neige, a-t-il illustré. De ne pas être capable de marquer ou de produire offensivement, ç’a un effet sur tout le reste, que ce soit sur la patinoire ou à l’extérieur. Ce sont toutes des choses auxquelles je devrai réfléchir. »
Soutien important
Le CH a tout intérêt à ce qu’Anderson retrouve ses moyens, la saison prochaine. Il n’a que 29 ans, il a tous les outils pour réussir, et il est encore sous contrat pour les trois prochaines années. Ça explique peut-être pourquoi l’entraîneur-chef Martin St-Louis n’a jamais montré d’impatience à son endroit.
Le pilote a conservé un ton positif quand venait le temps de parler de son poulain, et il ne l’a jamais retiré de la formation. Il est l’un des éléments qui ont aidé Anderson à traverser ce désert sans trop de dommages.
« J’ai connu des difficultés tout au long de l’année et Martin est demeuré à mes côtés, il a cru en moi et il croit encore en moi, a-t-il conclu. Ça signifie beaucoup pour un joueur. Je dois revenir en force et produire, l’an prochain. Je lui dois, non seulement à lui, mais à mes coéquipiers et à l’organisation. »